Biotherapie en rhumatologie

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Biothérapie contre rhumatisme

Les traitements biologiques, aussi appelés biothérapies, ont révolutionné la prise en charge des rhumatismes inflammatoires chroniques.

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Définition de la biothérapie en rhumatologie

Les traitements biologiques, ou biothérapies, sont des traitements récents qui ont bouleversé la prise en charge de nombreuses maladies chroniques inflammatoires, dont certains rhumatismes.

Ce sont des médicaments qui agissent directement sur les mécanismes en cause dans ces maladies. Ils ciblent spécifiquement les molécules responsables de l'inflammation et de l'érosion articulaire.

Ils sont utilisés uniquement en cas d'échec des autres traitements, notamment parce que leur coût est très élevé.

Indications des biothérapies

Les biothérapies sont employées pour traiter les cas graves et invalidants de :

  • polyarthrite : rhumatisme inflammatoire chronique qui se caractérise par des douleurs articulaires intenses associées à une destruction progressive des articulations ;
  • arthrite juvénile idiopathique : il s'agit de rhumatismes inflammatoires chroniques, qui durent depuis plus de 6 semaines et qui n'ont pas de cause connue ;
  • spondylarthrite ankylosante (SPA) : rhumatisme inflammatoire caractérisé par des douleurs au niveau des articulations du bassin et des vertèbres ;
  • rhumatisme psoriasique : rhumatisme inflammatoire qui s'accompagne de lésions de psoriasis.

Les différents médicaments disponibles

Il existe plusieurs types de biothérapie, les plus répandus étant les médicaments « anti-TNF alpha ».

Deux autres biothérapies fonctionnant différemment peuvent aussi être utilisées, notamment dans la polyarthrite. Il s'agit du rituximab et de l'abatacept.

Les biothérapies sont administrées à l'hôpital.

Type de biothérapie Molécule Nom commercial Administration (peut varier)
Anti-TNF alpha Infliximab Remicade® Voie intraveineuse (tous les 2 mois)
Adalumimab Humira® Voie sous-cutanée (tous les 15 jours)
Étanercept Enbrel® Voie sous-cutanée (tous les 15 jours)
Anticorps anti-CD20 Rituximab Rituxan® Voie intraveineuse (une fois par semaine)
Anticorps monoclonaux Ixékizumab Taltz® Voie sous-cutanée (traitement du rhumatisme psoriasique)
Tofacitinib Xeljanz®

Voie orale (traitement du rhumatisme psoriasique en association avec le méthotrexate)

À noter : l’Agence européenne des médicaments (EMA) déconseille l’utilisation de Xeljanz® chez les patients à risque de thrombose en raison des risques d’embolie pulmonaire, de thrombose veineuse profonde et, chez les plus de 65 ans, d'infection sévère et potentiellement mortelle qu'il fait courir (en particulier avec la dose de 10 mg deux fois par jour et chez ceux traités pendant une période prolongée).

Sécukinumab Cosentyx®

Chez les adultes atteints d’une SPA axiale active persistante malgré un traitement par anti-TNF d'au moins trois mois.

 

Adalimumab

Amsparity®

L'EMA recommande d’accorder une autorisation de mise sur le marché à Amsparity®.

CTLA-4 mimétique Abatacept Orencia® Voie intraveineuse (toutes les 2 à 4 semaines)

Bon à savoir : le Journal officiel du 10 novembre 2017 a annoncé le déremboursement des anti-TNF (étanercept, adalimumab, infliximab et golimumab) dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde sévère, active et évolutive de l’adulte non précédemment traitée par le méthotrexate. Cette décision fait suite à un service médical rendu (SMR) jugé insuffisant par la Haute Autorité de santé (HAS).

Effets secondaires

Plusieurs études montrent que l'action des anti-TNFα sur le système immunitaire fait classiquement craindre la survenue d’infections, de vascularite, de lupus érythémateux disséminé, de polyarthrite rhumatoïde, d'hépatite ou de thyroïdite par exemple. Mais ils peuvent aussi générer des lymphomes ou des tumeurs cutanées.

Or, chez les patients porteurs d'une maladie auto-immune, l'étanercept entraînerait deux fois plus de risques de développer une maladie de Crohn et une rectocolite hémorragique. Quant à l'infliximab et l'adalimumab, ils entraînent un risque respectivement 1,3 et 1,2 fois plus important.

À noter : l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à différer à un an la vaccination par des vaccins vivants atténués des nouveau-nés (BCG, le ROR, les vaccins contre la fièvre jaune, les rotavirus ou la varicelle), dès lors que leur mère a été traitée par infliximab au cours de la grossesse ou de l’allaitement.

Une méta-analyse a observé que, en cas d'obésité, 66 % des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (et dans une moindre mesure ceux souffrant de rhumatisme psoriasique) ne répondaient pas au traitement par anti-TNF. De même, le taux de rémission est inférieur de 64 % chez les patients obèses traités avec ce type de biothérapie.

Source : Shan J et al. Influence de l’obésité sur l’efficacité de différents agents biologiques dans les maladies inflammatoires : revue systématique et méta-analyse. Revue du rhumatisme. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2019.02.010).

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